5 nov. 2014

[Fr] L'acte de traduction, la randonnée d'un artisan des mots ¤ [En] The Act of Translation, a Wordsmith Hike

2013-07 28 ¤ Path Shadow

[Fr]

[En]

On se lance dans une traduction comme on part en randonnée – préparé !

On repère le terrain. On détermine le but à atteindre. On doit être en forme. On s’arme de bonnes chaussures de marche, d’un bâton de marche (ou pas) et d’un sac-à-dos chargé du nécessaire :
  • casse-croûte, eau, change, couchage, trousse de toilette et vêtements pour le bien-être du randonneur,
  • cordage, couteau de survie, briquet, lampe torche et piles de rechange, de quoi se protéger du froid et du soleil et trousse de secours pour sa survie,
  • carte et boussole pour se diriger.


One embarks on a translation as they would a hiking – prepared!

You get some field recon carried out. You determine a goal to reach. You have to be in good shape. You get yourself equipped with fitting hiking boots, hiking stick (or not) and a backpack loaded with necessities:
  • snacks, water, spare, sleeping bag, toilet kit and clothes for the hiker’s well-being,
  • rope, survival knife, lighter, flashlight & spare batteries, protective gear against the cold & the sun and first-aid kit for their survival,
  • map and compass to find their way.


Le terrain, c’est le livre, l’histoire à traduire. Il faut en repérer les difficultés, les pièges, les ravins et se méfier des faux-plats.

Si pour le randonneur le but à atteindre est d’aller du point A au point B, celui du traducteur est de capturer l’essence d’un livre écrite dans une langue source et de la transcrire dans une langue cible, de faire ressentir aux lecteurs de la langue cible les émotions que le traducteur a lui-même ressenti lors de sa lecture dans la langue source.

Tout comme le randonneur se repère et se dirige grâce à la carte et à la boussole, la connaissance de la langue source et le contexte permettent au traducteur de s’atteler à la tache. La première nous évite de tomber dans les écueils et nous permet de déchiffrer les subtilités. Le second sert de fil d’Ariane, il s’agit du contexte et de la poétique de l’auteur – le vocabulaire, la syntaxe, les idiosyncrasies, le sel culturel.

The field is the book, the story to be translated. You have to identify its difficulties, its traps, its gullies and to be wary of its false flats.

If the hiker’s goal to reach is to go from point A to point B, the translator’s one is to capture the essence of a book written in a source language and to transcribe it, to make the target-language-speaking readers feel the emotions the translator felt themselves during their reading in the source language.

Just like the hiker spots their location and finds their way thanks to the map and compass, the command of the source language and context allow the translator to tackle their task. The former prevents you from falling into pitfalls and enables you to decipher the subtleties. The latter serves as Ariadne’s thread, it’s about context and the author’s poetic licence – vocabulary, syntax, idiosyncrasies, cultural flavor.

A fortiori lors d’une marche en solo, le randonneur doit s’assurer d’être en bonne condition physique, d’avoir les chaussures adéquates et pourquoi pas un bâton de marche.
Il en va de même pour le traducteur : il entretient sa maîtrise de la langue cible (c’est-à-dire sa langue maternelle), il s’équipe de dictionnaires et parfois d’autres outils linguistiques pour assurer sa progression.

Even more so if they’re going solo, the hiker has to make sure they are in good shape, they wear fitting footwear and why not a hiking stick. 
It also applies to the translator: they have to maintain their command of the target language (namely their mother tongue), to gear up with dictionaries and sometimes with other linguistic tools in order to insure their progression.

Ensuite, vient la préparation du sac-à-dos, à commencer par l’essentiel au bien-être du randonneur : l’eau, le casse-croûte, le couchage, une trousse de toilette et des vêtements.
Comme tout être humain, randonneur et traducteur doivent s’hydrater, se sustenter, faire des pauses, prendre soin de soi et se changer.

Dans le sac-à-dos du randonneur se trouvera également du cordage, un couteau de survie, un briquet, un lampe torche et ses piles de rechange, de quoi se protéger du froid et du soleil, sans oublier la trousse de secours en cas de pépin.
En cas de difficulté, le traducteur lui sera armé de ses procéder de traduction : l’adaptation, l’emprunt, le calque, la compensation, la paraphrase et la note de traduction. Et si vraiment ça coince, que l’on trébuche ou que l’on a un doute, sauf exception, l’auteur sera ravi d’éclairer nos lanternes, alors pourquoi hésiter à recourir au joker Appel à un ami correspondre avec lui ?

Then comes the preparation of the backpack, starting with the essential to the hiker’s well-being: water, snacks, sleeping bag, toilet kit and clothes.
Just like any other human being, hiker and translator have to keep hydrating, feed, take breaks, take care of themselves and change.

Inside a hiker’s backpack, you’ll also find rope, survival knife, lighter, flashlight and spare batteries, protective gear against the cold and the sun, not forgetting the first-aid kit in case of mishap.
As for the translator, should there be a problem, they’ll arm themselves with translation procedures: adaptation, borrowing, calque, compensation, paraphrase and translator’s note. And if really there is a hitch, you stumble or you have a doubt about something, exception aside, the author will be delighted to provide us with enlightenment, so why not resort to the Phone-a-Friend lifeline get in touch with them?